30 avril 2013

ACTU : Ioulia Timochenko fait condamner l'Ukraine par la CEDH

Catherine MAIA

La Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) a donné raison, le 30 avril, à Ioulia Timochenko, ancienne première ministre ukrainienne, qui purge une peine de sept ans de prison dans son pays pour abus de pouvoir, en estimant à l'unanimité "arbitraire et illégal" son placement en détention provisoire.

La juridiction du Conseil de l'Europe a estimé à l'unanimité que le placement en détention provisoire, en 2011, de l'égérie de la Révolution orange (2004), avait été "illégal et arbitraire". "De nombreux observateurs en Ukraine et à l'étranger (...) ont considéré que [les failles juridiques de la détention de Mme Timochenko] s'inscrivaient dans le cadre de la persécution à caractère politique des leaders de l'opposition en Ukraine", ont noté les juges. Cet arrêt ne concerne toutefois ni le procès ni la condamnation (en août 2012) de l'ancienne chef de Gouvernement, sur lesquels la Cour de Strasbourg sera amenée à se prononcer ultérieurement.

L'avocat de l'opposante, Sergui Vlassenko, a aussitôt appelé le Président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, à libérer "immédiatement" sa cliente. La fille de l'opposante, Evguénia, réagissant depuis Kiev, a vu dans cette décision une "première victoire". La CEDH a cependant rejeté les griefs allégués par l'opposante sur les mauvais traitements ou la privation de soins médicaux qu'elle aurait subis en prison.

Ioulia Timochenko, qui est âgée de 52 ans, a dirigé le Gouvernement ukrainien en 2005, puis de décembre 2007 à mars 2010. Elle avait pris la tête du principal parti d'opposition après sa défaite à l'élection présidentielle de février 2010, face au perdant de la "Révolution orange", Viktor Ianoukovitch.

L'opposante, qui dénonce un acharnement politique à son égard, est actuellement poursuivie pour des faits de fraude fiscale et de détournement de fonds dans ses affaires commerciales, dans les années 1990.

Alors que ce nouveau procès, qui a débuté en avril 2013, est ajourné en raison de son état de santé, Ioulia Timochenko fait encore l'objet d'une enquête pour meurtre, diligentée par le parquet général d'Ukraine, pour une affaire remontant à 1996. Les poursuites engagées contre elle et d'anciens membres de son Gouvernement pèsent sur les relations entre l'Ukraine et l'Union européenne, qui conditionne la signature d'un accord politique et commercial avec Kiev à leur libération.

Sources : AFP / Reuters / Le Monde 

  • Retrouvez le texte de l'arrêt de la CEDH (en anglais) sur le blog Libertas.
 

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