26 avril 2013

ACTU : Le Conseil de sécurité approuve unanimement l'envoi d'une mission de maintien de la paix au Mali

Catherine MAIA

Le Conseil de sécurité a décidé le 25 avril de créer la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), composée de 12 600 Casques bleus et policiers, chargée à compter du 1er juillet 2013 d'assurer la relève de la Mission internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), menée par l'Union africaine (UA), pour la sécurité et la stabilisation au Mali « par tous les moyens nécessaires ».

« Nous savons que la situation est plutôt volatile », a expliqué le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé Ladsous, aux journalistes devant le Conseil de sécurité, juste après la création de la MINUSMA. « Il ne s'agit pas d'une mission d'imposition de la paix, il ne s'agit pas d'une mission de contre-terrorisme, il s'agit d'une mission de stabilisation ». « L'objectif de la MINUSMA est d'aider l'État malien à retrouver son autorité légitime sur l'ensemble de son territoire pour qu'il puisse assurer la protection de sa population. Il va s'agir de soutenir le processus politique au Mali en coordination étroite avec l'Union africaine et la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO)», a affirmé M. Ladsous.

Le mandat de la mission comprendra les activités en cours de la MISMA et du Bureau des Nations Unies au Mali (BUNUMA), pour faciliter les contacts entre le Gouvernement malien et les groupes d'opposition qui souhaitent participer à l'élaboration d'une solution politique, et préparer les élections présidentielles et législatives en juillet.

« La MINUSMA comprendra jusqu'à 11 200 membres du personnel militaire, y compris des bataillons de réserve pouvant être déployés rapidement à l'intérieur du pays selon qu'il conviendra, et 1440 membres du personnel de police », a affirmé le Conseil de sécurité, en demandant aux États Membres de fournir des contingents et du personnel de police ayant les capacités et l'équipement nécessaires pour aider la MINUSMA à bien fonctionner et à bien s'acquitter de ses responsabilités.

La mission commence dès aujourd'hui pour une période initiale de 12 mois, mais les Casques bleus ne seront pas opérationnels avant le 1er juillet, à condition que les principaux combats menés par les forces militaires internationales aux abords immédiats de la zone de responsabilité envisagée pour la MINUSMA ou dans cette zone auront cessé et que la capacité des terroristes de présenter une grave menace pour la population civile et le personnel international dans le voisinage immédiat de la zone d'opérations envisagée pour la MINUSMA ou dans cette zone aura été nettement réduite.

Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a expliqué que des rencontres sont prévues dans les jours à venir avec des pays susceptibles de contribuer avec des soldats et des policiers. Il a souligné que certains des contingents militaires de Casques bleus potentiels étaient déjà adéquatement équipés, alors que d'autres ont besoin d'être « mis aux normes des Nations Unies ». « Les droits de l'homme sont un élément central du mandat. Nous allons devoir vérifier que le personnel est suffisamment préparé et nous allons renforcer les formations dans le domaine des droits humains et du droit humanitaire international », a souligné M. Ladsous. « Nous exigeons des membres du personnel impeccables ».

Le Conseil de sécurité a autorisé le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à prendre les mesures nécessaires pour veiller à la coopération entre missions, notamment entre la MINUSMA, la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) et l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI), et à faire en sorte que des contingents et des biens soient transférés d'autres missions à la MINUSMA afin d'accroître l'efficacité et de réduire le coût des missions de la région d'Afrique de l'Ouest.

Les 15 membres du Conseil ont également prié M. Ban de nommer sans tarder un représentant spécial pour le Mali et chef de mission de la MINUSMA, sous l'autorité générale duquel seront placées, dès la date de sa nomination, la coordination sur le terrain de toutes les activités de l'Organisation et de ses institutions, fonds et programmes au Mali, qui fera usage de ses bons offices et coordonnera l'action de la communauté internationale.

Selon le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a autorisé la MINUSMA à utiliser la force nécessaire « stabiliser la situation dans les principales agglomérations, en particulier dans le nord du pays » et « écarter les menaces et prendre activement des dispositions afin d'empêcher le retour d'éléments armés dans ces zones ».

Source : ONU

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