Catherine MAIA
Le Conseil de sécurité a décidé le 25 avril de créer la Mission
multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au
Mali (MINUSMA), composée de 12 600 Casques bleus et policiers, chargée à
compter du 1er juillet 2013 d'assurer la relève de la Mission
internationale de soutien au Mali sous conduite africaine (MISMA), menée
par l'Union africaine (UA), pour la sécurité et la stabilisation au
Mali « par tous les moyens nécessaires ».
« Nous savons que la situation est plutôt volatile », a expliqué le
Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, Hervé
Ladsous, aux journalistes devant le Conseil de sécurité, juste après la
création de la MINUSMA. « Il ne s'agit pas d'une mission d'imposition de
la paix, il ne s'agit pas d'une mission de contre-terrorisme, il s'agit
d'une mission de stabilisation ». « L'objectif de la MINUSMA est d'aider l'État malien à retrouver son
autorité légitime sur l'ensemble de son territoire pour qu'il puisse
assurer la protection de sa population. Il va s'agir de soutenir le
processus politique au Mali en coordination étroite avec l'Union
africaine et la Communauté Economique des Etats d'Afrique de l'Ouest
(CEDEAO)», a affirmé M. Ladsous.
Le mandat de la mission comprendra les activités en cours de la MISMA et
du Bureau des Nations Unies au Mali (BUNUMA), pour faciliter les
contacts entre le Gouvernement malien et les groupes d'opposition qui
souhaitent participer à l'élaboration d'une solution politique, et
préparer les élections présidentielles et législatives en juillet.
« La MINUSMA comprendra jusqu'à 11 200 membres du personnel militaire, y
compris des bataillons de réserve pouvant être déployés rapidement à
l'intérieur du pays selon qu'il conviendra, et 1440 membres du
personnel de police », a affirmé le Conseil de sécurité, en demandant
aux États Membres de fournir des contingents et du personnel de police
ayant les capacités et l'équipement nécessaires pour aider la MINUSMA à
bien fonctionner et à bien s'acquitter de ses responsabilités.
La mission commence dès aujourd'hui pour une période initiale de 12
mois, mais les Casques bleus ne seront pas opérationnels avant le 1er
juillet, à condition que les principaux combats menés par les forces
militaires internationales aux abords immédiats de la zone de
responsabilité envisagée pour la MINUSMA ou dans cette zone auront cessé
et que la capacité des terroristes de présenter une grave menace pour
la population civile et le personnel international dans le voisinage
immédiat de la zone d'opérations envisagée pour la MINUSMA ou dans cette
zone aura été nettement réduite.
Le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix a
expliqué que des rencontres sont prévues dans les jours à venir avec des
pays susceptibles de contribuer avec des soldats et des policiers. Il a
souligné que certains des contingents militaires de Casques bleus
potentiels étaient déjà adéquatement équipés, alors que d'autres ont
besoin d'être « mis aux normes des Nations Unies ». « Les droits de l'homme sont un élément central du mandat. Nous allons
devoir vérifier que le personnel est suffisamment préparé et nous allons
renforcer les formations dans le domaine des droits humains et du droit
humanitaire international », a souligné M. Ladsous. « Nous exigeons des
membres du personnel impeccables ».
Le Conseil de sécurité a autorisé le Secrétaire général de l'ONU, Ban
Ki-moon, à prendre les mesures nécessaires pour veiller à la coopération
entre missions, notamment entre la MINUSMA, la Mission des Nations
Unies au Libéria (MINUL) et l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (ONUCI),
et à faire en sorte que des contingents et des biens soient transférés
d'autres missions à la MINUSMA afin d'accroître l'efficacité et de
réduire le coût des missions de la région d'Afrique de l'Ouest.
Les 15 membres du Conseil ont également prié M. Ban de nommer sans
tarder un représentant spécial pour le Mali et chef de mission de la
MINUSMA, sous l'autorité générale duquel seront placées, dès la date de
sa nomination, la coordination sur le terrain de toutes les activités de
l'Organisation et de ses institutions, fonds et programmes au Mali, qui
fera usage de ses bons offices et coordonnera l'action de la communauté
internationale.
Selon le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de
sécurité a autorisé la MINUSMA à utiliser la force nécessaire «
stabiliser la situation dans les principales agglomérations, en
particulier dans le nord du pays » et « écarter les menaces et prendre
activement des dispositions afin d'empêcher le retour d'éléments armés
dans ces zones ».
Source : ONU
MULTIPOL - Réseau d'analyse et d'information sur l'actualité internationale (http://reseau-multipol.blogspot.com)
26 avril 2013
ACTU : Le Conseil de sécurité approuve unanimement l'envoi d'une mission de maintien de la paix au Mali
Libellés :
Sécurité internationale/Défense
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