Catherine MAIA
Dans une déclaration unanime adoptée le 25 juillet, les 15
pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU « se déclarent très inquiets de la
situation d'insécurité alimentaire catastrophique au Soudan du Sud, qui est
désormais la pire au monde » : « La crise au Soudan du Sud risque de se
transformer bientôt en famine en raison de la poursuite du conflit et du fait
que les civils sont visés et forcés de fuir ».
Dans une autre déclaration adoptée le même jour le Conseil
déplore également « le manque de progrès vers la paix et la réconciliation » au
Soudan du Sud. Il appelle les belligérants à cesser immédiatement les
hostilités et à reprendre les négociations, et réaffirme que les attaques
contre les civils ou les casques bleus« peuvent constituer des crimes de guerre
».
Le 25 juillet, le Programme alimentaire mondial (PAM) a
aussi exprimé sa préoccupation concernant le risque de famine au Soudan du Sud.
Le PAM a souligné que pour éviter une catastrophe, il faut impérativement
assurer l'accès aux personnes qui ont besoin d'aide et que les ressources
financières nécessaires soient disponibles.
Le PAM est actuellement confronté à un manque de financement
qui l'empêche d'assurer les secours au cours des prochains mois. Il a besoin de
143 millions de dollars pour fournir une aide alimentaire à des millions de
personnes jusqu'à la fin août.
De sont côté, le Bureau de la coordination des affaires
humanitaires (OCHA) a indiqué que près de 1,1 million de personnes au Soudan du
Sud sont confrontées à des besoins alimentaires urgents associés à des niveaux
exceptionnels de malnutrition et à un taux élevé de mortalité.
La situation est particulièrement préoccupante pour les
personnes déplacées ou d'autres qui ont été touchées par le conflit et qui
n'ont pas été, cette année, en mesure d'assurer les semences.
La guerre civile qui déchire le Soudan du Sud, fondé en 2011
après des décennies de conflit avec Khartoum, s'est accompagnée de massacres
ethniques. Elle a fait des milliers, voire des dizaines de milliers de morts,
et chassé de chez eux plus de 1,5 million de Sud-Soudanais.
Les belligérants sud-soudanais doivent reprendre fin juillet
les pourparlers de paix suspendus depuis un mois, selon l'Autorité
intergouvernementale pour le développement, l'organisation est-africaine
chargée de la médiation.
Les discussions entre le Gouvernement du Président Salva
Kiir et la rébellion dirigée par son ancien Vice-Président Riek Machar sont
suspendues depuis le 23 juin, les deux parties se rejetant mutuellement la
responsabilité du blocage.
Sources : AFP/Le Monde/ONU
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