31 décembre 2014

ACTU : Le Conseil de sécurité rejette un calendrier pour le retrait d'Israël des territoires occupés

Catherine MAIA

Le Conseil de sécurité a rejeté, le 30 décembre, un projet de résolution (S/2014/916) qui appelait, d’ici à un an, à une « solution pacifique juste, durable et globale » au Moyen-Orient mettant fin à l’« occupation israélienne commencée en 1967 » des territoires palestiniens, avant la fin 2017.

Seuls huit membres du Conseil, au lieu des neuf requis pour constituer une majorité, se sont prononcés en faveur de ce texte palestinien présenté par la Jordanie, 2 ayant voté contre (Australie et États-Unis) et 5 s’étant abstenus (Lituanie, Nigéria, République de Corée, Royaume-Uni et Rwanda).

Le texte proposait de fonder une solution pacifique entre Israël et la Palestine sur les paramètres suivants : « les frontières basées sur le tracé du 4 juin 1967 établi d'un commun accord » ; les accords de sécurité garantissant et respectant la souveraineté de la Palestine, « notamment à travers le retrait complet et progressifs des forces d'occupation israéliennes », mettant fin à « l'occupation qui a commencé en 1967 durant une période de transition négociée dans un délai raisonnable ne devant pas aller au-delà de 2017, et susceptible de garantir la sécurité à la fois d'Israël et de la Palestine […] » ; « une solution juste et négociée à la question des réfugiés palestiniens sur la base de l'Initiative de paix arabe, du droit international et des résolution pertinentes des Nations Unies […] » ; « une résolution équitable du statut de Jérusalem en tant que capitale des deux Etats […] » ; et le « règlement juste de toutes les autres questions en suspens, y compris celles de l'eau et des prisonniers ».

Selon le projet de résolution, « conforme à la vision de deux États indépendants, démocratiques et prospères, Israël et un État palestinien souverain, d’un seul tenant et viable, et vivant côte à côte en paix et en sécurité », le Conseil de sécurité était enfin invité à demander « un nouveau cadre de négociations garantissant la participation active des principales parties prenantes aux côtés des deux parties, afin d’aider celles-ci à parvenir à un accord dans les délais établis ».

La Jordanie s’est dite guidée, en présentant ce texte, par le « consensus arabe » sur cette question.  Son rejet, a insisté sa représentante, ne doit pas empêcher la poursuite des efforts entrepris par les Nations Unies et la communauté internationale dans le règlement de ce conflit. 

« Le rejet du projet de résolution éloigne encore davantage la réalisation d’une paix juste, durable et globale, que nous attendons depuis si longtemps, en nous fondant sur le droit international et les résolutions de l’ONU », a regretté, pour sa part, l’Observateur permanent de l’État de Palestine. 

Pour lui, « le Conseil de sécurité a, une nouvelle fois, échoué à s’acquitter de ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies pour répondre aux conséquences de l’occupation, de la confiscation des terres et des traitements inhumains subis par le peuple palestinien, lesquels ont atteint un nouveau sommet de sauvagerie avec l’agression militaire israélienne des mois de juillet et d’août derniers contre Gaza, assiégé et isolé ». 

La délégation israélienne a dénoncé le « jeu politique sans fin » dans lequel se sont lancés, selon elle, les Palestiniens qui ont soumis aujourd’hui au Conseil une « proposition unilatérale et inacceptable ».  « Il est temps pour les Palestiniens de mettre un terme à cette folie », a-t-elle déclaré.

La représentante des États-Unis a estimé que le projet de résolution, qui ne tient pas compte des considérations sécuritaires d’Israël, aurait instauré une atmosphère sapant toute possibilité d’accord.  « La confrontation aujourd’hui au Conseil de sécurité ne contribue pas à rapprocher les deux parties pour une solution à deux États », a-t-elle ajouté. 

La France, qui a voté en faveur du projet de résolution, s’est déclarée « déterminée à favoriser l’émergence d’une méthode qui permette un accompagnement plus étroit des négociations par les partenaires internationaux concernés, en complément et en appui du rôle majeur de Washington, notamment l’Union européenne, la Ligue des États arabes et les membres permanents du Conseil ». 

Pour la Fédération de Russie, il convient « de renforcer le rôle du Quatuor et d’associer la Ligue des États arabes aux pourparlers ».  Son représentant a déploré le fait que toutes les récentes initiatives de règlement de la crise eurent été « monopolisées » par les États-Unis, et une mise à l’écart du Quatuor.

Enfin, le Ministre luxembourgeois des affaires étrangères, M. Jean Asselborn, a mis l’accent sur l’importance de « tirer les leçons du passé ».  Les Israéliens et les Palestiniens n’arriveront à s’entendre que si la communauté internationale s’engage de manière plus déterminée que par le passé, « si elle fixe le cadre d’un règlement, avec des paramètres clairs et un calendrier précis ».

Source : ONU


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