Catherine MAIA
Le Conseil de
sécurité a rejeté, le 30 décembre, un projet de résolution (S/2014/916) qui appelait, d’ici à un
an, à une « solution pacifique juste, durable et globale » au
Moyen-Orient mettant fin à l’« occupation israélienne commencée en
1967 » des territoires palestiniens, avant la fin 2017.
Le
texte proposait de fonder une solution pacifique entre Israël et la Palestine
sur les paramètres suivants : « les frontières basées sur le tracé du 4 juin
1967 établi d'un commun accord » ; les accords de sécurité garantissant et
respectant la souveraineté de la Palestine, « notamment à travers le retrait
complet et progressifs des forces d'occupation israéliennes », mettant fin à «
l'occupation qui a commencé en 1967 durant une période de transition négociée
dans un délai raisonnable ne devant pas aller au-delà de 2017, et susceptible
de garantir la sécurité à la fois d'Israël et de la Palestine […] » ; « une
solution juste et négociée à la question des réfugiés palestiniens sur la base
de l'Initiative de paix arabe, du droit international et des résolution
pertinentes des Nations Unies […] » ; « une résolution équitable du statut de
Jérusalem en tant que capitale des deux Etats […] » ; et le « règlement juste
de toutes les autres questions en suspens, y compris celles de l'eau et des
prisonniers ».
Selon le projet de
résolution, « conforme à la vision de
deux États indépendants, démocratiques et prospères, Israël et un État
palestinien souverain, d’un seul tenant et viable, et vivant côte à côte en
paix et en sécurité », le Conseil de
sécurité était enfin invité à demander « un nouveau cadre de négociations
garantissant la participation active des principales parties prenantes aux
côtés des deux parties, afin d’aider celles-ci à parvenir à un accord dans les
délais établis ».
La Jordanie s’est
dite guidée, en présentant ce texte, par le « consensus arabe » sur
cette question. Son rejet, a insisté sa représentante, ne doit pas
empêcher la poursuite des efforts entrepris par les Nations Unies et la
communauté internationale dans le règlement de ce conflit.
« Le rejet du
projet de résolution éloigne encore davantage la réalisation d’une paix juste,
durable et globale, que nous attendons depuis si longtemps, en nous fondant sur
le droit international et les résolutions de l’ONU », a regretté, pour sa
part, l’Observateur permanent de l’État de Palestine.
Pour lui, « le
Conseil de sécurité a, une nouvelle fois, échoué à s’acquitter de ses
obligations en vertu de la Charte des Nations Unies pour répondre aux
conséquences de l’occupation, de la confiscation des terres et des traitements
inhumains subis par le peuple palestinien, lesquels ont atteint un nouveau
sommet de sauvagerie avec l’agression militaire israélienne des mois de juillet
et d’août derniers contre Gaza, assiégé et isolé ».
La délégation
israélienne a dénoncé le « jeu politique sans fin » dans lequel se
sont lancés, selon elle, les Palestiniens qui ont soumis aujourd’hui au Conseil
une « proposition unilatérale et inacceptable ». « Il est
temps pour les Palestiniens de mettre un terme à cette folie », a-t-elle
déclaré.
La représentante
des États-Unis a estimé que le projet de résolution, qui ne tient pas compte
des considérations sécuritaires d’Israël, aurait instauré une atmosphère sapant
toute possibilité d’accord. « La confrontation aujourd’hui au
Conseil de sécurité ne contribue pas à rapprocher les deux parties pour une
solution à deux États », a-t-elle ajouté.
La France, qui a
voté en faveur du projet de résolution, s’est déclarée « déterminée à
favoriser l’émergence d’une méthode qui permette un accompagnement plus étroit
des négociations par les partenaires internationaux concernés, en complément et
en appui du rôle majeur de Washington, notamment l’Union européenne, la Ligue
des États arabes et les membres permanents du Conseil ».
Pour la Fédération
de Russie, il convient « de renforcer le rôle du Quatuor et d’associer la
Ligue des États arabes aux pourparlers ». Son représentant a déploré
le fait que toutes les récentes initiatives de règlement de la crise eurent été
« monopolisées » par les États-Unis, et une mise à l’écart du
Quatuor.
Enfin, le Ministre
luxembourgeois des affaires étrangères, M. Jean Asselborn, a mis l’accent
sur l’importance de « tirer les leçons du passé ». Les
Israéliens et les Palestiniens n’arriveront à s’entendre que si la communauté
internationale s’engage de manière plus déterminée que par le passé, « si
elle fixe le cadre d’un règlement, avec des paramètres clairs et un calendrier
précis ».
Source : ONU
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